LES PARAS FRANCAIS EN PROVENCE

Tyrone a écrit:
D'ailleurs j'ai récupéré le journal de marche du bataillon de choc et il y a les rapports des chasseurs engagés en provence, je vous mettrai des extraits si vous le voulez.

old chouff a écrit:demo bag 551st rigger made

ils avaient plein de trucs comme ça au 551st

Chasseur SIMORRE a écrit:LE MUY - LA MOTTE 15 août/28 août 1944 :
Adjt. Lombart Roch,
Sgt. Schevenels Joseph,
Aubry Marcel,
Jacquemet Claude,
Cagnacci Gérard,
Gilbert François,
De Wavrin Henri,
Debray Jacques,
Bazin Daniel,
Fontana Joseph.
Le Cpl/C Follerio De Luna Jean a été obligé de céder sa place à un correspondant de guerre U.S au moment de l'embarquement...
...il a rejoint ses camarades le lendemain en profitant d'un planeur, il n'a donc pas fait de saut de combat !

Chasseur SIMORRE a écrit:Bonjour à Tous .... L'Adjt/c Lombard a sauté sur la Provence avec la 2éme brigade para (Anglaise).....Roch Lombard est né en 1908 à Philippeville , pied-noir sa famille s'étant établie en Algérie en 1848. Diplômé de l'école supérieure de commerce de Marseille,il effectue son service militaire au 12éme B.C.A en Rhénanie à Trêves en 1929/1930. Il est rédacteur au journal "L’Écho d'Oran"quand survient la guerre. En 39/40 , il est sergent au 22éme Zouaves. Dés sept 40 il participe à la fondation du groupe "Oran Républicain", groupe de résistance Gaulliste.....Le 8 novembre 42 , il intervient , lors du débarquement allié , entre les autorités civiles et les Américains pour éviter des pertes....Rappelé au service actif , il est affecté au 3éme Zouaves. Sgt/c le 16/1/43 puis Adjt le 1/3/43 (2 mois plus tard....), il passe aux F.F.L en mai 43.....Volontaire pour les services spéciaux et les paras en fin 43 ; nommé Adjt/c fin 43 ,il passe au Choc à 36 ans.... C'est un "vieux" dans ce Bataillon ou la moyenne d'âge est de.......23 ANS......Le 1er avril 1944 il effectue ses 4 sauts réglementaires et est breveté......Il saute donc sur le midi au titre de l'opération DRAGOON. Son brevet Para sera homologué en 46 N° 7977........Il rejoint le Choc (4éme Cie) à Roquefavour.... Cité à l'ordre de l'Armée au début d'octobre pour les combats de Château-Lambert ou il est blessé, cité à nouveau le 3 novembre au Haut du Tôt ,puis le 21 nov à Belfort ou il est à nouveau blessé . Cette citation ,à l'ordre de l'Armée lui vaut la médaille militaire.....TROIS CITATIONS ET 2 BLESSURES en moins de 2 mois........En fin de guerre il retourne dans le civil , en Algérie ....En 58 le Colonel LEFORT lui remettra la légion d'honneur devant le 1er CHOC renaissant........En 62 , comme beaucoup de pieds-noirs ,il rentre en métropole...... Le 30 août 1977 il décède d'une crise cardiaque.........Un des Chocs ayant effectué un saut de Combat...... EN POINTE.....TOUJOURS.....

Chasseur TISSOT a écrit:voila les rapports de mission des chasseurs du bataillon de choc parachutés en provence:

Groupe Lombard-Aubry

rapport d'opération du groupe Lombard - Aubry parachuté en provence 15 au 28 août 1944:

15 août 1944:

A 5 heures du matin, parachutage dans la vallée comprise entre la MOTTE et le MUY (Var).
L'installation du Q.G de la brigade anglaise, au point prévu, à 6 heures du matin: LE MITAN.
Reconnaissances aux ESCLANS et à SAINT-MICHEL, participation au nettoyage de ces points, occupés par des groupes ennemis.
Reconnaissances sur la MOTTE et le MUY

16 août 1944:

Reconnaissances à travers le dispositif ennemi pour le 6e bataillon de parachutistes anglais: TERRISOLLE, DRAGUIGNAN, FIGAGNERES, CHATEAU DOUBLE, MONTFERRAT, FAYENCE.
Rentrée avec 9 prisonniers italiens, remis au capitain LLOYD JONES, Commandant la Compagnie "B" du 6e Bataillon.
Ces reconnaissances ont permis l'attaque et la prise de ces points le 17 août 1944.

17 août 1944

Reconnaissances à travers les positions allemandes pour le général FREDERIK, Commandant la Division alliée de parachutistes: TRANS EN PROVENCE, LES NOURRADONS, LES ARCS, VIDAUBAN, LORGUES, TARRADEAU. Ramené aux ARCS 15 prisonniers armés que nous avons remis au Commandant BLANC, Chef des FFI du Secteur Sud.

18 août 1944

Participation au nettoyage de la région des NOURRADONS.

19 août 1944

Reconnaissance pour le 6e Bataillon de la Brigade Anglaise. Région de FLAYOSC à SALERNES; participation au nettoyage des environs de SALERNES.

20 août 1944

Reconnaissances à travers les positions allemandes dans la région des ADRETS à MANDELIEU: LE BIAUSON, LES BERNIERES, participation aux patrouilles de nettoyage.

21 août 1944

Repos au camp Galliéni à FREJUS.

22 août 1944

Reconnaissances sur BOULOURIS, CANNES pour la compagnie "B" du 6e Bataillon.

23 août 1944

Travail avec l'Intelligence Service de la Brigade Anglaise. Rappelés par le Q.G du Général FREDERIK

24 août 1944

Repos à SAINT RAPHAEL

25 août 1944

Liaison à CANNES et GRASSE avec le Capitaine JONES.

26 août 1944

Quitté la Division parachutiste Alliée pour ST TROPEZ (Q.G arriere de la 7e Armée), pour rejoindre le Bataillon de Choc.

27 août 1944

Quitté SAINT TROPEZ pour AIX EN PROVENCE (G.Q.G de la 7e Armée à l'avant).

28 août 1944

Rejoint le Bataillon de Choc à ROQUEFAVOUR


Le 29 août 1944, L'adjudant: LOMBARD Roch

Chasseur TISSOT a écrit:OPERATION DU GROUPE SCHEVENELS PARACHUTE EN PROVENCE

Dès mon arrivée à LIDO DE ROMA, à la 1ere Airborne TASK FORCE, nous avons été très gentiment reçus par les Américains.

14 août 1944

Nous avons été transportés par camion sur un terrain d'envol, aux environs, dont je ne connais même pas le nom.
En ce qui me concerne particulièrement, j'ai été affecté au Q.G du Général FREDERIK en qualité d’interpréte anglais - français et, éventuellement, allemand. Passé l'après midi et la soirée sur le terrain.

15 août 1944

1h30: Départ de la première vague (environ 4 à 5.000 aéroportés) à 1h50. Très mauvaise traversée - quelques malades -, et nous passons entre SAINT RAPHAEL et CANNES vers 4h35 à une altitude de 9.000 mètres environ, toutes lumières de bord et feux de position allumés. Aucune réaction de la FLACK. Nous recevons l'ordre de nous préparer et de donner les dernières vérifications avant l'éjection. L'avion prend un angle de 40° et, à 4h40, la lumière rouge s'allume. Le général donne le rituel "Stand up" suivi de "Hock up", "Position at the door", un dernier regard d'encouragement et gueule "Go", en se jetant le premier, hauteur 60 m environ, l'avion étant toujours dans le même angle. Comme j'avais le n°6, je me trouvais à environ 400 mètres au moment du saut. Grand soupir à l'ouverture et préparation à une descente en règle, quand je vois sous moi une grande étendue blanche, piquée ça et la de points noirs. Me croyant au dessus de la mer, je m'apprête à larguer le parachute et à gonfler ma Maë-West quand je m'aperçoit que ce n'est qu'un nuage. Au débouché du nuage je me retrouve à peine à 150 mètres du sol, et me voilà à terre. Il doit être 4h50. Je prend mon couteau et je coupe le harnais. Au moment de m'orienter, j'entends tout près de moi "Max, Max, achtung !" Ne sachant combien ils étaient , je me camoufle dans la vigne. Au bout de 5 minutes, je me relève et n'entendant plus rien, je prend ma route vers le P.C que j'ai retrouvé (après avoir rencontré d'autres américains), à grand'peine, vers 8 heures.
Au P.C, je suis chargé de quelques reconnaissances aux environs de LE MITANT et de LA MOTTE (Var).

16 août 1944

Vers 9 heures du matin, un coup de téléphone arrive à LA MOTTE des F.F.I de DRAGUIGNAN. Nous apprenons que la ville est en principe, occupée par les F.F.I, mais que deux fortes résistances allemandes s'y trouvaient encore.
Compte rendu au Q.G, auprès du général qui me dépêche au 551e Bataillon comme interprète pour conduire cette unité à DRAGUIGNAN. Le Colonel-Commandant le 551th Bataillon me détache à la compagnie "B", Capitaine EVANS et, de concert avec un guide F.F.I nous prenons la tête de la compagnie. Nous traversons TRANS EN PROVENCE (libéré) et, suivant les indications du F.F.I nous essayons de contourner LAFOUX par l'Est, quand nous recevons l'ordre du PC. 551 de prendre la route N, TRANS EN PROVENCE - LAFOUX. La compagnie "B" prend la formation en colonne double, une colonne de chaque coté de la route. Arrivés à 200 mètres environ de LAFOUX, nous recevons deux rafales d'armes automatiques, sans mal. Tout le monde se couche.
Me trouvant en tête avec le F.F.I , à ce moment, nous avons vu le tireur ennemi, certainement en difficultés avec son arme, se soulever à moitié, ce qui nous a permis de faire du tir au pigeon sur le Fritz. Nous attendons encore un moment, puis nous allons reconnaitre l'emplacement. Le Fritz est mort, et je me trouve en possession d'une montre et d'un F.M 29. la progression continue sur DRAGUIGNAN dans la même formation, sans flanc de garde, quand à environ 500 mètres de DRAGUIGNAN, nous sommes pris sous un feu violent de mitrailleuses. Résultat: 1 mort, 2 blessés. Tout le monde est cloué au sol. Sur la gauche de la route , une vallée où il serait imprudent de se faufiler, puisque les boches nous tirent de là, Mais sur la droite, il y a un accotement très abrupt, de 4 mètres, contourné par des jardins en terrasse.
Je fais remarquer au Capitaine EVANS qu'il serait utile d'envoyer une Section sur la droite, de façon à pouvoir tirer sur ENI et dégager la Compagnie "B". Le ^Capitaine me donne l'ordre d'aller à la 2e section . Je transmet l'ordre à l'officier de la 2e Section qui me laisse la liberté de la manœuvre. En arrivant sur les terrasses, nous nous rendons très bien compte de la position ennemie et, au moyen de bazookas et d'armes automatiques, nous obligeons l'ennemi à se replier.
La compagnie continue se progression sur DRAGUIGNAN. Les allemands se trouvant retranchés dans l’hôpital se rendent aux Américains (1 général, 3 colonels et l'E.M). Le général s'offre pour obtenir la reddition des allemands retranchés dans la villa "Gladys" transformée en Blockhaus.
Départ dans la voiture du Général Allemand, le Général, un Colonel, le Capitaine Evans et moi même tenant un drap de lit en guise de drapeau blanc.
Un général allemand se trouve retranché dans cette villa avec 300 hommes, Il refuse de se rendre.
Ultimatum du Capitaine EVANS pour le 17 août, 7 heures du matin.

17 août 1944

7 heures: même réponse, suivie immédiatement par la démolition de la villa "Gladys", au moyen de mortiers et de bazookas. Les Allemands se rendent.
Résultat: 2 Généraux, 3 colonels, l'E.M., 300 Allemands prisonniers.
Pertes: 1 tué, 6 blessés.

18, 19, 20, 21 août

Quelques missions de reconnaissance et de passage d'armes aux F.F.I., suivies du retour au Bataillon de Choc par VALISAIRE, SAINT TROPEZ, AIX en PROVENCE.

30 août

Arrivée à ROCQUEFAVOUR dans la soirée.


Le 1er septembre 1944.
Signé: SCHEVENELS

Chasseur TISSOT a écrit:petit supplément:



les noms en bas à droite (jacquemet et Debray) sont les noms de deux chasseurs du bataillon tués à trans en Provence le 15 aout.